Bonjour,
Orion est présent au Niger, chez les Touaregs Ouelleminden, depuis janvier 1995, donc plus de 21 ans. Il y a 4 ans que je n’ai pas pu retourner au Niger. Notre Consul ne nous donne pas de visa. Al Qaida attend les Français (puisque nous payons nos rançons et la France reste « le petit Satan »). Ainsi, après 34 missions et 5 ans de vie avec eux et comme eux, le lien physique avec les Touaregs de l’Azawak est rompu. Mais les téléphones portables permettent de garder le contact et ceci plusieurs fois par semaine. Grâce au comité de direction, en qui j’ai toute confiance, mais aussi grâce à vos dons, Orion peut continuer ses actions dans notre désert de l’Azawak. Il y a 22 ans, Orion est arrivé au Niger, dans le désert de l’Azawak, chez les Touaregs Ouellemiden. Tout était à faire. Progressivement, sur plusieurs années, Orion a pris en compte tous les problèmes de la vie de la population. D’abord la santé, puis l’école, les puits, les vivres, les chèvres, l’artisanat, création de boutiques coopératives pour les femmes, aides d’urgence…
- Orion agit comme un chef de famille qui doit régler tous les problèmes, selon leur urgence et ses possibilités financières. Ceci sur une zone plus vaste que la Bretagne.
- Fin 2011, création d’un « village d’émigrés » qui porte notre nom, « le Village d’ORION ». Il est à 12 km de Tchintabaradène.
Créé fin 2011, après la mort de Khadafi et le retour en urgence des Touaregs qui travaillaient en Lybie. A ces premiers 600 réfugiés se sont joints leurs familles. Puis des réfugiés touaregs durant la guerre au nord du Mali en 2013. Et des réfugiés de Centre-Afrique. Mais également beaucoup de miséreux qui vivaient à Tchinta ou proches. Orion a été à leurs côtés dès le début : achat des 5 premiers ânes et charrettes (transport eau, vivres, bois, personnes…) Puis achat de médicaments, puis de chèvres. Prise en charge de la « part de la population » pour construire une école en dur puis un dispensaire. Réparation du puits de 90 m. Dons de vivres offerts par l’ONU et confiés à Orion. Aujourd’hui, le village d’Orion compte 5000 personnes. Il y a 130 élèves à l’école. Là-bas, on dit « le village magique ». Il est ouvert à tous. A ce jour, Orion a dépensé 30.000 € pour ce village. Il est très visité par les autorités, ministres, Unicef, HCR, PAM… Il illustre ce qu’est Orion : « l’ONG des pauvres ».
A. QUE SE PASSE-T-IL AU NIGER ?
Le Président, Mohamadou Issoufou, a été réélu il y a 6 mois. Mais le gouvernement n’est pas encore totalement opérationnel, faute d’argent. L’ancien Premier Ministre est reconduit. C’est un Touareg. Un gage de cohésion.
Le Niger vit une très mauvaise année. Une de plus. Les orages, « l’hivernage » ont été en retard et sont très irréguliers.
En ce qui concerne la zone Orion, vaste comme la Bretagne, la zone nord a eu des orages dès début juillet. L’herbe a poussé et les animaux ne meurent plus. Mais ce n’est pas une zone de culture. Au sud, à Azay, orages très tardifs et certains très violents. On voit des vaches mortes de faim, et à côté des vaches noyées, trop faibles pour fuir et échapper à la noyade après un très gros orage. Début septembre, une tempête arrache le toit de la classe des petits à Azélik. Il faut réparer avant la rentrée (800 €).
C’est au sud d’Azay, le 15e parallèle, que l’on peut cultiver le mil, l’aliment de base. Les semis sont tardifs et la récolte sera mauvaise. D’où une montée des prix du mil, et autres céréales (riz, sorgho). Les animaux très maigres sont bradés. Or, c’est leur seule richesse.
Donc, souffrance et misère L’aide internationale (ONU, Europe…) va compenser en partie le déficit en vivres et éviter une famine. En 2005, Orion a été agréée comme ONG nigérienne. A ce titre, nous recevons, via le gouvernement, des vivres de cette aide internationale et nous nous chargeons de la distribution vers les campements de notre zone (nous en reparlerons page 4). Les photos satellite permettent de prévoir ce que sera la récolte à venir, en octobre. Et ainsi, prévoir le niveau des aides en céréales. Mais les attaques de criquets ne sont pas prévisibles par satellite. Depuis plusieurs mois, le Niger a faim. Surtout dans la zone désertique.
Le Niger est toujours le 187e et dernier pays au monde dans le classement de l’ONU pour le développement social et humain (IDH). Le PIB moyen est de 1€ par jour. Seuil d’extrême pauvreté défini par l’ONU. Et l’année 2016 sera une nouvelle mauvaise année.
B. UN POINT SUR LE TERRORISME AU SAHEL
- Le Niger reste sous la menace terroriste. Les menaces viennent des pays voisins. Nigéria avec Boko Haram. Libye et Mali avec Al Qaida et Daesh. Il n’y aurait pas de bases terroristes au Niger.
- Le 3 juin 2016. Boko Haram franchit la frontière sud du Niger et attaque le poste militaire de Bosso. Trente-deux soldats nigériens sont tués et de nombreux blessés. Boko Haram est repoussé.
- Le 15 juin 2016. On découvre 30 morts ont 20 enfants dans le désert au nord du Niger. Ce sont des émigrés, abandonnés par leurs passeurs, sur le chemin de la Lybie et de la Méditerranée.
- 13 mars 2016. En Côte d’Ivoire. 18 morts dont 4 Français.
- Début d’année. Trois soldats français tués par une mine au nord Mali.
- 18 juillet. Trois soldats tués à Benghazi, leur hélicoptère abattu par Daesh.
Le Niger est au centre de l’opération BARKHANE1. Après l’opération Serval, limitée au Mali, en juillet 2014, l’opération BARKHANE prend le relais et couvre 5 pays (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina), soit une zone grande comme l’Europe, et 4000km d’est en ouest. La France a détaché 3500 soldats et la MINUSMA africaine 10.000 soldats. Le Président du Niger a demandé à la France de renforcer sa présence autour du lac Tchad, pour contrer Boko Haram.
Mais la menace terroriste a une conséquence qui pèse très lourd sur l’économie du Niger (et du Mali). Il n’y a plus un seul touriste depuis au moins 4 ans. C’est une catastrophe, en particulier pour les artisans bijoutiers touaregs ou autres. Mais pour toute l’économie. Cela contribue à accentuer la pauvreté, terreau favorable au terrorisme.
C. LES ACTIONS D’ORION
Toutes les actions d’Orion depuis 22 ans, visent à lutter contre la pauvreté et améliorer la vie quotidienne des populations. Mais, sous-jacentes à ces actions, Orion vise deux actions parallèles :
- En faveur des femmes : A travers la scolarisation des filles. Par la création de coopératives gérées par les femmes. Par le soutien et la mise en avant d’Amama, dont l’action est reconnue par tous et donne aux femmes une fierté et une confiance. (Précision : l’excision n’existe pas chez les Touaregs. Ouf !)
- En faveur des « Droits de l’Homme » : Les Touaregs sont organisés en castes. Il existe une « caste des esclaves », les « Touaregs noirs ». Même si l’esclavage n’existe plus, c’est dans cette caste que l’on trouve les bergers et serviteurs. Il n’y a aucun signe visible d’ostracisme (et je suis vigilant). L’accès à l’école pour toutes les castes, qui est notre règle, permet aux castes « à peau noire » de niveler en partie leurs différences. Même si souvent, l’esclavage est dans la tête de certains esclaves eux-mêmes. Nos actions sont mises en place par les 4 membres du Comité de direction. Les téléphones portables permettent de garder le contact, malgré mon absence physique.
I. LES ÉCOLES
- Les 4 écoles primaires. La première en 1996. Puis 2 autres en 1997. Et l’école du village d’Orion en 2011. A la rentrée d’octobre 2015, nous avions 430 élèves de 7 à 14 ans. Toutes castes confondues (peaux claires et peaux noires). Et toujours près de 50% de filles.
- Les 2 collèges de Tchinta et Abalak : 62 élèves de la 6e à la 3e dont 32 filles.
- Le lycée de Tahoua : 10 élèves, dont 5 filles.
- École normale de Tahoua : 10 élèves, dont 5 filles.
- A Niamey : Université et écoles spécialisées. 15 élèves.
Donc, on garde 50% de filles à tous les niveaux. A la rentrée d’octobre 2016, nous attendons plus de 440 enfants.
- Un proverbe paysan dit : « on juge un arbre à ses fruits ». Après 20 ans, où sont nos anciens élèves ? Les enfants entrent à l’école à 7 ans. Donc, aujourd’hui, les plus âgés ont 25-26 ans et ont pu accéder à des études supérieures, comme la médecine.
-Voici des chiffres concernant des élèves rattachés à la fonction publique (nos médecins sont affectés au service de santé, et souvent détachés dans de nouveaux dispensaires).
Et hors de la Fonction publique, des anciens élèves ont été recrutés par des ONG. D’autres ont réussi dans le commerce ou des activités diverses. Et beaucoup de filles, mariées, enverront leurs filles à l’école. Et elles affirmeront la place des femmes dans leur société, trop patriarcale.
Le coût total des écoles a été de 16.400 € en 2015, soit 27% du budget. En 2016, il sera du même ordre.
Au Niger, 50% de la population a moins de 15 ans. 71% des Nigériens sont analphabètes, et beaucoup plus pour les filles.
La scolarisation est le premier levier et le plus efficace pour l’évolution de cette population. Et c’est surtout vrai pour les filles.
La scolarisation des filles, outre l’instruction, affirme l’égalité de leur droit à l’école. Elle retarde ou évite des mariages précoces. Et ainsi, elle « leur rend leur jeunesse et leur vie d’adolescente ». - En 1995, j’ai adopté ma première filleule, à 10 ans, le jour de son mariage ! Je n’ai pas oublié.
Rappelons que la langue officielle est le français. La langue touarègue est le tamashek et la langue la plus parlée le haoussa (50% de la population).
II. LA SANTE
Achat de médicaments génériques sur place (selon les conseils de l’Ambassade). Nos écoles ont des médicaments de première urgence. Et des centaines de campements isolés. Et des interventions d’urgence, des évacuations et des achats de sang. Cette année, nous avons acheté des médicaments « usuels ». Mais également des vaccins contre la rougeole et la méningite. L’OMS nous a envoyé 2000 moustiquaires (avec une participation de 500€). Au 1er septembre, avant les achats liés à la rentrée scolaire, le coût par Orion est de 4000€.
Cette action est essentielle. Beaucoup de gens isolés connaissent Orion comme une « ONG qui donne des vrais médicaments qui guérissent ! ».
III. LES PUITS
Action évidemment essentielle dans un désert. Depuis 1995, nous avons été engagés dans plus de 70 chantiers de puits traditionnels. Creusés ou réparés. La nappe phréatique se trouve entre 50m et 130m. La nappe fossile à plus de 200m (forages). Parmi tous ces travaux, notre fierté reste le puits de Baggam. Ce puits de 120m a été creusé à la main. Un puits en brousse, cela concerne des centaines de familles. Et surtout des troupeaux. Pour Baggam, cela représentait plus de 3000 personnes. Et des milliers d’animaux dont dépend la vie des hommes. Là-bas, on dit que « les hommes volent l’eau au troupeau ».
IV. LES DONS DE VIVRES
Le Niger vit une période très dure, avec un gros déficit en vivres, et pour certaines zones, une situation de famine. Les dons de vivres de l’aide internationale sont indispensables pour limiter la famine. En 2005, Orion a été agréé comme ONG nigérienne : c’est ORION-NIGER. Bien sûr, je ne fais pas partie du bureau. Ils ont élu Amama comme présidente. Orion est habilité à recevoir les aides internationales en vivres, et les distribue dans les campements. Un membre d’Orion est accompagné d’un fonctionnaire de la Préfecture pour ces distributions dans la brousse. Les dons ne sont jamais totalement gratuits. Orion doit verser une participation que l’on traduit souvent par une partie des frais de transport. Cette participation est très variable. En 2016, Orion a reçu 5000 tonnes de vivres de base (mil, sorgho, riz). Valeur au prix du marché local : 2 millions d’euros. Ces vivres ont été distribués chaque mois depuis mars. C’est la nourriture de base de 50.000 personnes.3
Cette action est essentielle pour lutter contre la misère. Pour Orion, c’est financièrement l’opération « la plus rentable ». Et le meilleur levier pour lutter contre la misère.
En 2015 le coût des transports versé par Orion était de 8000€. Pour 2016, il est seulement de 3000€. En effet, un accord a été trouvé avec les transporteurs qui amènent le minerai d’uranium depuis Arlitt vers Cotonou (2500 km) et repartent souvent à vide.
En cette année particulièrement dure, l’Europe a fait des dons supplémentaires. Depuis mi-juillet, nous avons reçu 6 dons de 60 tonnes. Participation d’Orion : 500€ par don. Valeur de vivres au marché local : 25.000€ (soit de 1 à 50). Et l’alimentation de base de 600 familles pour un mois, soit 5000 personnes. Au total pour les 6 dons, environ 30.000 personnes secourues. Au sud de notre zone, c’est Amama qui gère cette action. Au nord, c’est Aboukoubouk. Le coût des vivres pour ce début d’année est de 8000€ (en 2015, il a été de 1600€).
V. LES COOPÉRATIVES DE FEMMES
Action débutée en 1998, avec le financement de 3 boutiques alimentaires gérées par des femmes. Elles élisent leur bureau. La seule obligation demandée par Orion est d’ouvrir une caisse de secours pour les plus pauvres. Depuis mai 2008, nous avons confié aux coopératives la gestion des dons de chèvres et de vivres de l’aide internationale. Il y a actuellement une quarantaine de coopératives. Durant les premières années, ces boutiques étaient très souvent le seul point de vente du campement, ce qui était un gros avantage. Aujourd’hui, des petits marchés ont lieu chaque semaine ; l’intérêt de ces points de vente est moindre. Ces boutiques ont donné aux femmes une existence économique, qu’elles n’avaient pas. En conséquence, une existence sociale plus affirmée dans leur société (où les femmes sont souvent oubliées).
Cette action a débuté à l’initiative d’Amama, déjà « Ambassadrice des pauvres et des femmes ».
VI. LA RECONSTITUTION DE PETITS TROUPEAUX DE CHÈVRES
La chèvre est le seul animal d’un prix abordable, qui résiste à la vie dans le désert. La vie des hommes dépend de celle des animaux et pour les plus pauvres, ceux que nous aidons, ce sont les chèvres, rustiques et prolifiques. Une jeune chèvre avant sa première mise-bas vaut 40€. Elle fera 3 mises-bas en 2 ans et 1 ou 2 cabris par mise-bas. Soit en moyenne 2 à 2,5 cabris par an. Les femelles sont gardées dans le troupeau pour la reproduction et les mâles pour la boucherie ou autoconsommés. Une chèvre cette année, c’est 3 femelles en 2 ans et 5 en 3 ans. Sauf grande sécheresse ou épidémie. Et autant de mâles vendus ou autoconsommés. Depuis 2010, Orion a donné beaucoup de chèvres à des familles pauvres. Nous aurions pu donner ces chèvres sans contrepartie. Or, elles ont toujours été données dans un cadre de « microcrédit ». 2 ou 3 chèvres données à une famille sont remboursées en chèvres à la fin de la seconde année. Ces chèvres sont données à d’autres familles pauvres qui les rembourseront. C’est donc une opération solidaire et durable. Nous confions la conduite de cette action aux coopératives de femmes, les plus aptes à faire le choix des familles pauvres.
VII. PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
Il s’agit de travaux de lutte contre l’érosion, et des tracés de pare-feu, contre les feux de brousse. Orion est maître d’œuvre pour réaliser des travaux décidés par le gouvernement, et financés par la Banque Mondiale ou autres organismes internationaux. Ce sont des contrats « nourriture contre travail ». Pour ces travaux financés par l’aide internationale, Orion a dû verser « la contrepartie » ou « la part de la population ». Ces travaux permettent à la population de recevoir des vivres.
VIII. AIDE A L’ARTISANAT – COMMERCE EQUITABLE
Nous avons regroupé en coopérative une cinquantaine de forgerons-bijoutiers de Niamey. Nous leur commandons des bijoux touaregs que nous revendons en France. Ces ventes sont au profit de nos écoles. Une vente est programmée fin novembre à l’UIA de Versailles. Me contacter pour plus d’informations. Vente le samedi 19 novembre, place du Marché Notre-Dame à Versailles à l’occasion de la Semaine de la Solidarité Internationale. Notre collectif de 20 ONG sera présent.
IX. LES AIDES D’URGENCE
Hospitalisations. Réparations… « Cas sociaux » multiples… La plupart de ces aides sont transmises à Amama, toujours à l’écoute de toutes les misères. Le Président en finance une partie directement.
D. BUDGET ET FINANCEMENT D’ORION
- Le budget 2015 était de 61.000 €. En baisse de 30% sur le budget 2014. - Vos dons ont peu varié. Toujours près de 180 donateurs. Certains depuis 20 ans. Une belle fidélité qui nous oblige à persévérer dans notre action, malgré le découragement (et l’âge : 81 ans). - Vos dons représentent environ 50% du budget. + 30% pour le Président (le maximum possible). Les subventions sont en baisse. C’est le cas pour la ville de Versailles.
Vos dons et ceux de quelques clubs, « Soroptimist » entre autres (club féminin), le Club Ceva, la Fondation Notre-Dame, sont de plus en plus essentiels pour continuer notre aide à ce pauvre pays, qui vit une nouvelle très mauvaise année et s’enfonce dans la misère et la souffrance.
POUR CONCLURE
Orion, en 21 ans d’action, a fait preuve de son efficacité et de sa capacité à s’adapter aux besoins les plus urgents, avec toujours un souci d’économie et une intégration totale à la population. Ceci est dû en grande partie aux 4 bénévoles de notre comité : Amama, Ingad, Aboukoubouk et Kililikili, reconnus et appréciés aussi bien par la population touarègue ou non, que par les autorités (Maires, Préfets, Gouverneur). D’ailleurs, les autorités soulignent régulièrement l’efficacité d’Orion et la pertinence de ses actions, toujours pour soulager la misère du plus grand nombre. Dans le dernier courrier, vous aviez 2 lettres de témoignages du Préfet et du Maire de Tchinta. Dans la lettre du Prefet, j’ai relevé qu’« Orion avait influencé la bonne gouvernance locale en gestion des actions d’urgence ». Un bel hommage pour l’action de notre Comité de Direction, présidé par Amama. Orion a un savoir-faire : elle est présente et sollicitée dans de nombreux domaines. Orion a une place à part dans l’Azawak. C’est « l’ONG des pauvres ». La seule à donner gratuitement des médicaments et régler des souffrances individuelles en plus de ses missions classiques d’ONG.
Et Orion, c’est un petit morceau de France dans ce désert.
Orion est présent au Niger, chez les Touaregs Ouelleminden, depuis janvier 1995, donc plus de 21 ans. Il y a 4 ans que je n’ai pas pu retourner au Niger. Notre Consul ne nous donne pas de visa. Al Qaida attend les Français (puisque nous payons nos rançons et la France reste « le petit Satan »). Ainsi, après 34 missions et 5 ans de vie avec eux et comme eux, le lien physique avec les Touaregs de l’Azawak est rompu. Mais les téléphones portables permettent de garder le contact et ceci plusieurs fois par semaine. Grâce au comité de direction, en qui j’ai toute confiance, mais aussi grâce à vos dons, Orion peut continuer ses actions dans notre désert de l’Azawak. Il y a 22 ans, Orion est arrivé au Niger, dans le désert de l’Azawak, chez les Touaregs Ouellemiden. Tout était à faire. Progressivement, sur plusieurs années, Orion a pris en compte tous les problèmes de la vie de la population. D’abord la santé, puis l’école, les puits, les vivres, les chèvres, l’artisanat, création de boutiques coopératives pour les femmes, aides d’urgence…
- Orion agit comme un chef de famille qui doit régler tous les problèmes, selon leur urgence et ses possibilités financières. Ceci sur une zone plus vaste que la Bretagne.
- Fin 2011, création d’un « village d’émigrés » qui porte notre nom, « le Village d’ORION ». Il est à 12 km de Tchintabaradène.
Créé fin 2011, après la mort de Khadafi et le retour en urgence des Touaregs qui travaillaient en Lybie. A ces premiers 600 réfugiés se sont joints leurs familles. Puis des réfugiés touaregs durant la guerre au nord du Mali en 2013. Et des réfugiés de Centre-Afrique. Mais également beaucoup de miséreux qui vivaient à Tchinta ou proches. Orion a été à leurs côtés dès le début : achat des 5 premiers ânes et charrettes (transport eau, vivres, bois, personnes…) Puis achat de médicaments, puis de chèvres. Prise en charge de la « part de la population » pour construire une école en dur puis un dispensaire. Réparation du puits de 90 m. Dons de vivres offerts par l’ONU et confiés à Orion. Aujourd’hui, le village d’Orion compte 5000 personnes. Il y a 130 élèves à l’école. Là-bas, on dit « le village magique ». Il est ouvert à tous. A ce jour, Orion a dépensé 30.000 € pour ce village. Il est très visité par les autorités, ministres, Unicef, HCR, PAM… Il illustre ce qu’est Orion : « l’ONG des pauvres ».
A. QUE SE PASSE-T-IL AU NIGER ?
Le Président, Mohamadou Issoufou, a été réélu il y a 6 mois. Mais le gouvernement n’est pas encore totalement opérationnel, faute d’argent. L’ancien Premier Ministre est reconduit. C’est un Touareg. Un gage de cohésion.
Le Niger vit une très mauvaise année. Une de plus. Les orages, « l’hivernage » ont été en retard et sont très irréguliers.
En ce qui concerne la zone Orion, vaste comme la Bretagne, la zone nord a eu des orages dès début juillet. L’herbe a poussé et les animaux ne meurent plus. Mais ce n’est pas une zone de culture. Au sud, à Azay, orages très tardifs et certains très violents. On voit des vaches mortes de faim, et à côté des vaches noyées, trop faibles pour fuir et échapper à la noyade après un très gros orage. Début septembre, une tempête arrache le toit de la classe des petits à Azélik. Il faut réparer avant la rentrée (800 €).
C’est au sud d’Azay, le 15e parallèle, que l’on peut cultiver le mil, l’aliment de base. Les semis sont tardifs et la récolte sera mauvaise. D’où une montée des prix du mil, et autres céréales (riz, sorgho). Les animaux très maigres sont bradés. Or, c’est leur seule richesse.
Donc, souffrance et misère L’aide internationale (ONU, Europe…) va compenser en partie le déficit en vivres et éviter une famine. En 2005, Orion a été agréée comme ONG nigérienne. A ce titre, nous recevons, via le gouvernement, des vivres de cette aide internationale et nous nous chargeons de la distribution vers les campements de notre zone (nous en reparlerons page 4). Les photos satellite permettent de prévoir ce que sera la récolte à venir, en octobre. Et ainsi, prévoir le niveau des aides en céréales. Mais les attaques de criquets ne sont pas prévisibles par satellite. Depuis plusieurs mois, le Niger a faim. Surtout dans la zone désertique.
Le Niger est toujours le 187e et dernier pays au monde dans le classement de l’ONU pour le développement social et humain (IDH). Le PIB moyen est de 1€ par jour. Seuil d’extrême pauvreté défini par l’ONU. Et l’année 2016 sera une nouvelle mauvaise année.
B. UN POINT SUR LE TERRORISME AU SAHEL
- Le Niger reste sous la menace terroriste. Les menaces viennent des pays voisins. Nigéria avec Boko Haram. Libye et Mali avec Al Qaida et Daesh. Il n’y aurait pas de bases terroristes au Niger.
- Le 3 juin 2016. Boko Haram franchit la frontière sud du Niger et attaque le poste militaire de Bosso. Trente-deux soldats nigériens sont tués et de nombreux blessés. Boko Haram est repoussé.
- Le 15 juin 2016. On découvre 30 morts ont 20 enfants dans le désert au nord du Niger. Ce sont des émigrés, abandonnés par leurs passeurs, sur le chemin de la Lybie et de la Méditerranée.
- 13 mars 2016. En Côte d’Ivoire. 18 morts dont 4 Français.
- Début d’année. Trois soldats français tués par une mine au nord Mali.
- 18 juillet. Trois soldats tués à Benghazi, leur hélicoptère abattu par Daesh.
Le Niger est au centre de l’opération BARKHANE1. Après l’opération Serval, limitée au Mali, en juillet 2014, l’opération BARKHANE prend le relais et couvre 5 pays (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina), soit une zone grande comme l’Europe, et 4000km d’est en ouest. La France a détaché 3500 soldats et la MINUSMA africaine 10.000 soldats. Le Président du Niger a demandé à la France de renforcer sa présence autour du lac Tchad, pour contrer Boko Haram.
Mais la menace terroriste a une conséquence qui pèse très lourd sur l’économie du Niger (et du Mali). Il n’y a plus un seul touriste depuis au moins 4 ans. C’est une catastrophe, en particulier pour les artisans bijoutiers touaregs ou autres. Mais pour toute l’économie. Cela contribue à accentuer la pauvreté, terreau favorable au terrorisme.
C. LES ACTIONS D’ORION
Toutes les actions d’Orion depuis 22 ans, visent à lutter contre la pauvreté et améliorer la vie quotidienne des populations. Mais, sous-jacentes à ces actions, Orion vise deux actions parallèles :
- En faveur des femmes : A travers la scolarisation des filles. Par la création de coopératives gérées par les femmes. Par le soutien et la mise en avant d’Amama, dont l’action est reconnue par tous et donne aux femmes une fierté et une confiance. (Précision : l’excision n’existe pas chez les Touaregs. Ouf !)
- En faveur des « Droits de l’Homme » : Les Touaregs sont organisés en castes. Il existe une « caste des esclaves », les « Touaregs noirs ». Même si l’esclavage n’existe plus, c’est dans cette caste que l’on trouve les bergers et serviteurs. Il n’y a aucun signe visible d’ostracisme (et je suis vigilant). L’accès à l’école pour toutes les castes, qui est notre règle, permet aux castes « à peau noire » de niveler en partie leurs différences. Même si souvent, l’esclavage est dans la tête de certains esclaves eux-mêmes. Nos actions sont mises en place par les 4 membres du Comité de direction. Les téléphones portables permettent de garder le contact, malgré mon absence physique.
I. LES ÉCOLES
- Les 4 écoles primaires. La première en 1996. Puis 2 autres en 1997. Et l’école du village d’Orion en 2011. A la rentrée d’octobre 2015, nous avions 430 élèves de 7 à 14 ans. Toutes castes confondues (peaux claires et peaux noires). Et toujours près de 50% de filles.
- Les 2 collèges de Tchinta et Abalak : 62 élèves de la 6e à la 3e dont 32 filles.
- Le lycée de Tahoua : 10 élèves, dont 5 filles.
- École normale de Tahoua : 10 élèves, dont 5 filles.
- A Niamey : Université et écoles spécialisées. 15 élèves.
Donc, on garde 50% de filles à tous les niveaux. A la rentrée d’octobre 2016, nous attendons plus de 440 enfants.
- Un proverbe paysan dit : « on juge un arbre à ses fruits ». Après 20 ans, où sont nos anciens élèves ? Les enfants entrent à l’école à 7 ans. Donc, aujourd’hui, les plus âgés ont 25-26 ans et ont pu accéder à des études supérieures, comme la médecine.
-Voici des chiffres concernant des élèves rattachés à la fonction publique (nos médecins sont affectés au service de santé, et souvent détachés dans de nouveaux dispensaires).
Fonction
|
Total
|
Femmes
|
Hommes
|
Médecins
|
6
|
4
|
2
|
Enseignants (passés par l’école normale)
|
58
|
21
|
37
|
Infirmiers
|
12
|
6
|
6
|
Volontaires de santé
|
20
|
12
|
8
|
Agents d’élevage
|
4
|
0
|
4
|
Cadres financiers
|
4
|
2
|
2
|
Douaniers-gendarmes
|
2
|
0
|
2
|
Et hors de la Fonction publique, des anciens élèves ont été recrutés par des ONG. D’autres ont réussi dans le commerce ou des activités diverses. Et beaucoup de filles, mariées, enverront leurs filles à l’école. Et elles affirmeront la place des femmes dans leur société, trop patriarcale.
Le coût total des écoles a été de 16.400 € en 2015, soit 27% du budget. En 2016, il sera du même ordre.
Au Niger, 50% de la population a moins de 15 ans. 71% des Nigériens sont analphabètes, et beaucoup plus pour les filles.
La scolarisation est le premier levier et le plus efficace pour l’évolution de cette population. Et c’est surtout vrai pour les filles.
La scolarisation des filles, outre l’instruction, affirme l’égalité de leur droit à l’école. Elle retarde ou évite des mariages précoces. Et ainsi, elle « leur rend leur jeunesse et leur vie d’adolescente ». - En 1995, j’ai adopté ma première filleule, à 10 ans, le jour de son mariage ! Je n’ai pas oublié.
Rappelons que la langue officielle est le français. La langue touarègue est le tamashek et la langue la plus parlée le haoussa (50% de la population).
II. LA SANTE
Achat de médicaments génériques sur place (selon les conseils de l’Ambassade). Nos écoles ont des médicaments de première urgence. Et des centaines de campements isolés. Et des interventions d’urgence, des évacuations et des achats de sang. Cette année, nous avons acheté des médicaments « usuels ». Mais également des vaccins contre la rougeole et la méningite. L’OMS nous a envoyé 2000 moustiquaires (avec une participation de 500€). Au 1er septembre, avant les achats liés à la rentrée scolaire, le coût par Orion est de 4000€.
Cette action est essentielle. Beaucoup de gens isolés connaissent Orion comme une « ONG qui donne des vrais médicaments qui guérissent ! ».
III. LES PUITS
Action évidemment essentielle dans un désert. Depuis 1995, nous avons été engagés dans plus de 70 chantiers de puits traditionnels. Creusés ou réparés. La nappe phréatique se trouve entre 50m et 130m. La nappe fossile à plus de 200m (forages). Parmi tous ces travaux, notre fierté reste le puits de Baggam. Ce puits de 120m a été creusé à la main. Un puits en brousse, cela concerne des centaines de familles. Et surtout des troupeaux. Pour Baggam, cela représentait plus de 3000 personnes. Et des milliers d’animaux dont dépend la vie des hommes. Là-bas, on dit que « les hommes volent l’eau au troupeau ».
IV. LES DONS DE VIVRES
Le Niger vit une période très dure, avec un gros déficit en vivres, et pour certaines zones, une situation de famine. Les dons de vivres de l’aide internationale sont indispensables pour limiter la famine. En 2005, Orion a été agréé comme ONG nigérienne : c’est ORION-NIGER. Bien sûr, je ne fais pas partie du bureau. Ils ont élu Amama comme présidente. Orion est habilité à recevoir les aides internationales en vivres, et les distribue dans les campements. Un membre d’Orion est accompagné d’un fonctionnaire de la Préfecture pour ces distributions dans la brousse. Les dons ne sont jamais totalement gratuits. Orion doit verser une participation que l’on traduit souvent par une partie des frais de transport. Cette participation est très variable. En 2016, Orion a reçu 5000 tonnes de vivres de base (mil, sorgho, riz). Valeur au prix du marché local : 2 millions d’euros. Ces vivres ont été distribués chaque mois depuis mars. C’est la nourriture de base de 50.000 personnes.3
Cette action est essentielle pour lutter contre la misère. Pour Orion, c’est financièrement l’opération « la plus rentable ». Et le meilleur levier pour lutter contre la misère.
En 2015 le coût des transports versé par Orion était de 8000€. Pour 2016, il est seulement de 3000€. En effet, un accord a été trouvé avec les transporteurs qui amènent le minerai d’uranium depuis Arlitt vers Cotonou (2500 km) et repartent souvent à vide.
En cette année particulièrement dure, l’Europe a fait des dons supplémentaires. Depuis mi-juillet, nous avons reçu 6 dons de 60 tonnes. Participation d’Orion : 500€ par don. Valeur de vivres au marché local : 25.000€ (soit de 1 à 50). Et l’alimentation de base de 600 familles pour un mois, soit 5000 personnes. Au total pour les 6 dons, environ 30.000 personnes secourues. Au sud de notre zone, c’est Amama qui gère cette action. Au nord, c’est Aboukoubouk. Le coût des vivres pour ce début d’année est de 8000€ (en 2015, il a été de 1600€).
V. LES COOPÉRATIVES DE FEMMES
Action débutée en 1998, avec le financement de 3 boutiques alimentaires gérées par des femmes. Elles élisent leur bureau. La seule obligation demandée par Orion est d’ouvrir une caisse de secours pour les plus pauvres. Depuis mai 2008, nous avons confié aux coopératives la gestion des dons de chèvres et de vivres de l’aide internationale. Il y a actuellement une quarantaine de coopératives. Durant les premières années, ces boutiques étaient très souvent le seul point de vente du campement, ce qui était un gros avantage. Aujourd’hui, des petits marchés ont lieu chaque semaine ; l’intérêt de ces points de vente est moindre. Ces boutiques ont donné aux femmes une existence économique, qu’elles n’avaient pas. En conséquence, une existence sociale plus affirmée dans leur société (où les femmes sont souvent oubliées).
Cette action a débuté à l’initiative d’Amama, déjà « Ambassadrice des pauvres et des femmes ».
VI. LA RECONSTITUTION DE PETITS TROUPEAUX DE CHÈVRES
La chèvre est le seul animal d’un prix abordable, qui résiste à la vie dans le désert. La vie des hommes dépend de celle des animaux et pour les plus pauvres, ceux que nous aidons, ce sont les chèvres, rustiques et prolifiques. Une jeune chèvre avant sa première mise-bas vaut 40€. Elle fera 3 mises-bas en 2 ans et 1 ou 2 cabris par mise-bas. Soit en moyenne 2 à 2,5 cabris par an. Les femelles sont gardées dans le troupeau pour la reproduction et les mâles pour la boucherie ou autoconsommés. Une chèvre cette année, c’est 3 femelles en 2 ans et 5 en 3 ans. Sauf grande sécheresse ou épidémie. Et autant de mâles vendus ou autoconsommés. Depuis 2010, Orion a donné beaucoup de chèvres à des familles pauvres. Nous aurions pu donner ces chèvres sans contrepartie. Or, elles ont toujours été données dans un cadre de « microcrédit ». 2 ou 3 chèvres données à une famille sont remboursées en chèvres à la fin de la seconde année. Ces chèvres sont données à d’autres familles pauvres qui les rembourseront. C’est donc une opération solidaire et durable. Nous confions la conduite de cette action aux coopératives de femmes, les plus aptes à faire le choix des familles pauvres.
VII. PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
Il s’agit de travaux de lutte contre l’érosion, et des tracés de pare-feu, contre les feux de brousse. Orion est maître d’œuvre pour réaliser des travaux décidés par le gouvernement, et financés par la Banque Mondiale ou autres organismes internationaux. Ce sont des contrats « nourriture contre travail ». Pour ces travaux financés par l’aide internationale, Orion a dû verser « la contrepartie » ou « la part de la population ». Ces travaux permettent à la population de recevoir des vivres.
VIII. AIDE A L’ARTISANAT – COMMERCE EQUITABLE
Nous avons regroupé en coopérative une cinquantaine de forgerons-bijoutiers de Niamey. Nous leur commandons des bijoux touaregs que nous revendons en France. Ces ventes sont au profit de nos écoles. Une vente est programmée fin novembre à l’UIA de Versailles. Me contacter pour plus d’informations. Vente le samedi 19 novembre, place du Marché Notre-Dame à Versailles à l’occasion de la Semaine de la Solidarité Internationale. Notre collectif de 20 ONG sera présent.
IX. LES AIDES D’URGENCE
Hospitalisations. Réparations… « Cas sociaux » multiples… La plupart de ces aides sont transmises à Amama, toujours à l’écoute de toutes les misères. Le Président en finance une partie directement.
D. BUDGET ET FINANCEMENT D’ORION
- Le budget 2015 était de 61.000 €. En baisse de 30% sur le budget 2014. - Vos dons ont peu varié. Toujours près de 180 donateurs. Certains depuis 20 ans. Une belle fidélité qui nous oblige à persévérer dans notre action, malgré le découragement (et l’âge : 81 ans). - Vos dons représentent environ 50% du budget. + 30% pour le Président (le maximum possible). Les subventions sont en baisse. C’est le cas pour la ville de Versailles.
Vos dons et ceux de quelques clubs, « Soroptimist » entre autres (club féminin), le Club Ceva, la Fondation Notre-Dame, sont de plus en plus essentiels pour continuer notre aide à ce pauvre pays, qui vit une nouvelle très mauvaise année et s’enfonce dans la misère et la souffrance.
POUR CONCLURE
Orion, en 21 ans d’action, a fait preuve de son efficacité et de sa capacité à s’adapter aux besoins les plus urgents, avec toujours un souci d’économie et une intégration totale à la population. Ceci est dû en grande partie aux 4 bénévoles de notre comité : Amama, Ingad, Aboukoubouk et Kililikili, reconnus et appréciés aussi bien par la population touarègue ou non, que par les autorités (Maires, Préfets, Gouverneur). D’ailleurs, les autorités soulignent régulièrement l’efficacité d’Orion et la pertinence de ses actions, toujours pour soulager la misère du plus grand nombre. Dans le dernier courrier, vous aviez 2 lettres de témoignages du Préfet et du Maire de Tchinta. Dans la lettre du Prefet, j’ai relevé qu’« Orion avait influencé la bonne gouvernance locale en gestion des actions d’urgence ». Un bel hommage pour l’action de notre Comité de Direction, présidé par Amama. Orion a un savoir-faire : elle est présente et sollicitée dans de nombreux domaines. Orion a une place à part dans l’Azawak. C’est « l’ONG des pauvres ». La seule à donner gratuitement des médicaments et régler des souffrances individuelles en plus de ses missions classiques d’ONG.
Et Orion, c’est un petit morceau de France dans ce désert.